Il y a plusieurs manières de revisiter Night of the Living Dead, le classique indépendant de Georges A Romero datant de 1968. La plus évidente a été de le "re-tourner" en y ajoutant des effets spéciaux de plus en plus réalistes, rendant la violence plus crue et les chairs plus sanguinolentes, les cris plus macabres. Surenchérir sur les hélicoptères, les équiper de fusils mitrailleurs maniés par des armées toujours plus nombreuses pour éradiquer des zombies plus vifs, plus affamés et plus dangereux encore.
La deuxième manière, celle que nous proposons, est de revenir à la genèse de ce classique du genre, à sa première idée, son économie de moyen d'où il ressort une étrange poésie, d'en garder les images, ce noir et blanc sensible, ces ombres mystérieuses, ces zombies titubants et lents comme des pantins de foires désarticulés et d'accompagner ce macabre ballet en live avec une composition contemporaine, décalant le propos pour souligner son avant-gardisme, cherchant dans le montage la lancinante esthétique d'une chorégraphie des postures, des angoisses et des cris conjugués à renfort de boucles d'images, de musiques séquencées et électroniques, de guitares électriques et de trombones tonitruants et mélancoliques.
Un film plus dense, plus court, mais plus rythmé et rajeuni de ce fait, qui réinterprète les scènes comme autant d'unités indépendantes, sans jamais laisser de coté la dramaturgie implacable de ce chef d'œuvre du film d'horreur.
Distribution
Sur une idée de Frédéric Fleischer
Création musicale : Frédéric Fleischer (programmes, guitare), Joachim Latarjet (trombone, guitare, basse)